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Agnès Varda (née Arlette Varda, le 30 mai 1928 à Ixelles, Belgique) est une réalisatrice de cinéma et une photographe française. Elle a notamment réalisé les films La Pointe Courte (1955), Cléo de 5 à 7 (1962), Sans toit ni loi (1985) et Les Glaneurs et la glaneuse (1999).

En 2002, l'ensemble de son œuvre cinématographique est récompensée par le Prix René Clair de l'Académie française.

Galerie photos

Biographie[]

Elle est née d'un père grec et d'une mère française. Après avoir vécu sa petite enfance en Belgique, son adolescence à Sète, puis à Paris, elle occupe un emploi de photographe au Théâtre national populaire, alors mené par Jean Vilar. Elle rencontrera le réalisateur Jacques Demy, son futur époux, dans cette ville. Ils sont les parents de l'acteur Mathieu Demy.

En 1954, utilisant de sobres moyens, elle crée La Pointe Courte avec Philippe Noiret et Silvia Monfort comme acteurs et Alain Resnais comme monteur. Ce film fera date, car il apporte un souffle de liberté sur le cinéma français.

Cinq ans plus tard, elle produit Cléo de 5 à 7, un film sur une chanteuse à la plastique superbe et mortellement malade. Varda produira d'autres films qui feront d'elle, dans les années 1960, l'une des représentantes de la Nouvelle Vague, bien qu'elle s'en défende.

Entre 1968 et 1970, elle séjourne à Los Angeles, où elle produit un film hippie-hollywoodien : Lions love. De retour en France, elle tourne un film féministe et optimiste : L'une chante, l'autre pas. Puis, repartie à Los Angeles entre 1979 et 81, elle tourne deux documentaires : l'un très remarqué sur les peintures murales : Mur murs et Documenteur.

Après la mort de son époux Jacques Demy en 1990, elle réalise trois films en son hommage : Jacquot de Nantes, une fiction et deux documentaires : les Demoiselles ont eu 25 ans et l 'Univers de Jacques Demy.

En 1995, pour le centième anniversaire du cinéma, avec l'appui de plusieurs vedettes, elle crée les Cent et une nuits, une fantaisie remplie de clins d'œil et de références au cinéma. Ce sera un flop.

En 1999, les Glaneurs et la glaneuse est un autre moment important dans sa carrière. Elle y utilise extensivement une caméra numérique, ce qui lui donne l'occasion de réaliser, seule, une œuvre sur le glanage. Ce documentaire prenant sera bien accueilli par les critiques et le public. Deux ans après, elle réalise une suite sous le titre Deux ans après.

En 2005, elle est membre du jury des longs métrages au Festival de Cannes 2005. Toujours la même année, la Cinémathèque québécoise lui rend hommage par le biais d'une rétrospective filmographique et d'une exposition photographique. Agnès Varda réalise les muliples suppléments pour la sortie du DVD de collection Cleo de 5 à 7 et Daguerreotypes.

Agnès Varda fait partie des personnalités qui signèrent le manifeste des 343 en France, en compagnie de nombreuses féministes.

Filmographie[]

Filmographie complète de Agnès_Varda sur le Wiki Cinéma d'Ann

Art contemporain[]

Agnès Varda est, selon ses propres termes, "vieille cinéaste et jeune plasticienne." Après avoir passé sa vie à raconter, avec bienveillance, celle des autres, Agnès Varda expose depuis quelques années son oeuvre sous forme d'installations. Elle a conçu ses Cabanes comme de véritables refuges à la fois pour les visiteurs et pour elle-même.

Agnès Varda commente son exposition

"Y'a un haut, y'a un bas.
Varda est en haut qui fait du cinéma (ET TCETERA).
Agnès est en bas qui fait de la vidéo (L'ÎLE ET ELLE). (...)
A Noirmoutiers, l'eau, c'est l'océan.
C'est intéressant et excitant pour moi que cet océan qui m'entoure et me limite. Toutes les vidéos, documentaires ou rêveuses, ont été tournées là.
Je voudrais que, même différentes, les séquences du projet se répondent et recomposent mon île."

  • 2009 : 10e Biennale de Lyon - Le spectacle du quotidien Varda présente Les Cabanes d'Agnès, 2006-2009
    • La Cabane de plage est pensée comme une cabine de pêcheurs dont les toiles sont tendues par des cordages et comme une cabine de projection pour son œuvre La Mer Méditerranée avec deux r et un n, entre Sète et Adige. Elle ensablée et fleure bon la plage.
    • La Cabane de cinéma, est entièrement construite avec des pellicules 35 mm d'un film. Ce sont les bobines de son propre film Les Créatures (1966), et l'on peut voir sur les images Catherine Deneuve et Michel Piccoli. "C'est du cinéma puisque la lumière est retenue par des images. C'est une cabane puisqu'on peut s'y abriter en rêvant aux films qui nous ont plu" déclare Agnès Varda.
  • 2012 Des Chambres en ville ; Passage Pommeraye, Nantes ; dans le cadre de Le Voyage à Nantes-Estuaire 2012, deux installations:
    • La Boutique de télés du Film Une Chambre en Ville revisitée : cette installation reproduit fidèlement la boutique de télévisions de Michel Piccoli dans Une Chambre en ville ; comme pour marquer le passage du temps, des télévisions de toutes époques diffusent archives, extraits de films de la cinéaste, chaînes actuelles…
    • La Chambre occupée (Rue Santeuil) : œuvre résolument politique, qui montre l’attention qu’elle porte aux oubliés de notre société. C’est en allant à leur rencontre qu’elle construit son projet. Elle leur demande les solutions qu’ils trouvent pour se loger, pour vivre, pour survivre, pense l’aménagement d’un “squatt” en conséquence et y inscrit leurs visages et leurs paroles.

La Cabane aux portraits abrite soixante portraits : trente femmes face à trente hommes photographiés à Noirmoutier sur leurs lieux de travail et de vie.
Les portraits se font face, les yeux dans les yeux; ces portraits reposent sur un fond de paysage îlien.
C’est un travail beau et émouvant sur l’expression, la présence, le regard; seule une jeune fille détourne le regard, parlant au téléphone.


La Cabane de cinéma

La Mer immense (2007) comprend deux grands tirages superposés, d'agrandissements légèrement différents et d'un petit tirage, richement encadré.

J’ai vu cette lueur qui tombait droit du ciel sur une petite partie lointaine de l’océan (car nous sommes au bord de l’Océan Atlantique à Noirmoutier). J’ai déclenché une prise de vues, une seule. Alors on a choisi de faire un tirage immense, 5 à 6 mètres de large pour que ceux qui passent soient impressionnés par l’immensité de la mer.
C’est de la photo environnementale et numérique. J’ai souhaité opposer à cet agrandissement un petit tirage argentique de la même image en petit format enchâssé dans un cadre ancien à l’or fin. C’est comme un tableau, un objet d’art. C’est de la photographie artistique à l’ancienne et c’est la petite mer immense
.déclare Agnès Varda.

Le Tombeau de Zgougou 2006

Film vidéo de 6 mn projeté en boucle sur sable au sol.

Patatutopia 2002-2012

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La pomme de terre est un objet et un matériau susceptibles de rendre compte de l’action du temps. Dans l’imaginaire enfantin, la patate c’est aussi quelque chose que l’on sculpte, sur lequel on agit. On peut en faire des personnages, des objets décoratifs. C’est un matériau auquel l’école primaire ne dédaigne pas de soumettre l’action des enfants, la créativité enfantine. Ce légume donne en revanche l’occasion à Agnès Varda d’interroger non sans humour ce qui a fondé l’essentiel de son art, le cinéma: le temps, l’action du temps. Ce n’est pas seulement le temps en tant que matériau du cinéma; c’est aussi le rôle dramaturgique du temps qui est au cœur de son cinéma.

Avec la pomme de terre, elle emprunte une matière meuble, susceptible de garder la trace du coup de ciseaux ou du coup de couteau, mais aussi un matériau qui se désagrège devant soi, pourrit, prend racine. Varda expose donc un matériau vivant. Agnès Varda réalise une installation au sein de laquelle les patates sont des images en mouvement. Elle projette par ailleurs, derrière le tas de patates réelles, un grand triptyque d’images de pommes de terre. L’installation confronte des images filmées de patates à l’apparente immobilité, et le matériau réel qui se transforme temporellement. En exposant un tas de patates, Agnès Varda a exposé un mouvement, une métamorphose. La patate apparaît comme une horloge.

Pour vérifier que les aiguilles d’une montre tournent, donc marquent le temps et le figurent, il faut détourner le regard de l’objet et y revenir pour constater la rotation… Avec les pommes de terre, c’est comparable: il faut partir puis revenir pour vérifier qu’elles évoluent. Cette proposition de Varda est une installation très sérieuse sur la question du temps, en tant qu’il est le matériau de son art, le cinéma.

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La Boutique de télés du Film Une Chambre en Ville revisitée ; 2012

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La Chambre occupée, 2012

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an:Agnès Varda

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