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Galerie de photos sur Cauria


Cauria est un ensemble archéologique, situé sur la commune de Sartène, au sud de celle-ci.

Situé à 150 m d'altitude il comprend trois domaines distants d'une centaine de mètres:

  • Les alignements de menhirs de Renaggiu
  • Les alignements de menhirs de Stantari
  • Le dolmen de Fontanaccia

Historique[]

En 1840, Prosper Mérimée mentionne l’alignement de Renaggiu (terrain sableux) et en 1893, Adrien de Mortillet décrit ce site. C’est en 1964 et en 1968 que Roger Grosjean met au jour les statues-menhirs d’I Stantari (pierres dressées). Il les décrit, les inventorie et en relève certaines.

En 1975, Jean Liégois fouille une sépulture ruinée au nord de l’alignement de Rinaiu et en redresse quelques pierres. A partir de 1994, dans le cadre de programmes de recherche du Ministère de la Culture et de la Communication, André D’Anna et son équipe fouillent le site de Rinaiu jusqu’en 2000. Ils entreprennent à partir de 2001 la fouille du site d’I Stantari qui révèle de nouveaux monolithes.

Stantari[]

Sur le plateau de Cauria se trouve l'alignement de Stantari (I Stantari), où une vingtaine de menhirs sont alignés. Plusieurs statues-menhirs représenteraient des hommes en armes de l'âge du bronze, avec leur grande épée verticale en relief. Il faut noter que stantari signifie menhir en langue corse.

I Stantari, tel qu’il est aujourd’hui résulte de la restauration effectuée par Roger Grosjean. Ce site comportait à l’origine au moins 30 pierres dressées réparties sur deux ensembles structurés, l’un orienté nord-est/sud-ouest et l’autre en deux ou trois files nord/sud.

Les phases d’occupation du site seraient les suivantes :

  • premier monument vers la fin du Néolithique ou le début de l’âge du Bronze, soit entre 2300 et 1700 ans av. notre ère ;
  • second monument dont le fonctionnement majeur se situerait au début de l’âge du Bronze final, vers 1000 ans av. notre ère (statues–menhirs qui ont fait la renommée du site de Cauria) ;
  • entre 200 et 50 ans av. notre ère, soit pendant la romanisation, le site serait partiellement détruit. Les alignements s’inscrivent dans un paysage organisé par les activités agricoles de la Corse traditionnelle. Certains monolithes ont été remployés dans des murs de clôture.

Les plus remarquables statues sont "Cauria II" (2,78 m de haut) et "Cauria IV" (2,91 m de haut) , situés dans la zone nord, ils sont parmi les plus grands de Corse. Ils sont les seuls à posséder des ébauches de bras et de mains. Comme attribut militaire on reconnait une "épée dague", portée par une bandoulière. On voit également une sorte de pagne qui se transforme dans le dos des menhirs en un motif en ligne brisée. Les gravures verticales sur le dos représentent la colonne vertébrale ou des ceintures. On remarque deux trous, avec un diamètre de 7 cm et une profondeur de 3 cm, de chaque côté de la tête au-dessus du front. Selon Grosjean, ils ont servi pour la fixation de cornes. Les marques de couleur rouge sur Cauria II et IV suggèrent que ces menhirs et d'autres ont été peints avec de l'ocre rouge.

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Renaggiu[]

Les alignements de menhirs de Renaggiu (Rinaiu, Renaghju), situés à 300m au sud d’I Stantari,ont connu au moins trois grandes périodes d’occupation :

  • vers 5700 ans av. notre ère : vestiges d’un habitat organisé, du début du Néolithique ancien, près d’une source (premières sociétés agro-pastorales sédentaires de Corse et de Méditerranée occidentale) ;
  • entre 4500 et 4300 ans av. JC, au Néolithique moyen : érection d’un premier monument de pierres dressées, constitué de plus de 60 petits menhirs ;
  • entre le début du 3ème et la fin du 2ème millénaire, est érigé un second alignement de 70 grandes pierres, orientées nord/sud.

Ce site a livré des traces d’activités postérieures à l’abandon des mégalithes au début du V ème et du XIV ème siècles. Certains mégalithes sont cassés au ras du sol ou au sommet, détruits, couchés à terre et remployés à l’instar d’I Stantari.

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Dolmen de Fontanaccia[]

Le Dolmen de Fontanaccia est construit sur une petite éminence, au pied de la colline d'U Gregu ; il est appelé localement "Stazzona di u diavulu" (forge du diable). Il est le mieux conservé des dolmens corses, constitué par une dalle de couverture monolithique reposant sur six montants, d'un poids total d'environ trois tonnes (3,4 × 2,9 m de large). La chambre est de 2,6 m de long, 1,6 m de large et 1,8 m de haut. Aucun matériel funéraire n'a été trouvé, vraisemblablement pour cause de pillages anciens. D'une étonnante régularité, il est orienté est-ouest, perpendiculairement aux alignements de Stantari et de Renaggiu distants d'une centaine de mètres.

L’appellation de "forge du diable", donnée par la coutume au dolmen de Fontanaccia, trouve ainsi son origine dans l’une de ces croyances et, comme pour le dolmen lui-même, c’est Prosper Mérimée qui par la publication de son ouvrage "Notes d’un voyage en Corse" en 1840 chez Fournier lui a donné sa célébrité actuelle.

D’après une tradition à laquelle on ne croit plus, mais que l’on conte encore aux enfants comme chez nous les histoires de Croque-Mitaine, le diable aurait assemblé ces pierres de sa main pour lui servir d’enclume. Quelquefois on entendrait les coups de son redoutable marteau.

Un jour ou une nuit, mécontent de son travail, il jeta ce marteau du haut de la Stazzona dans la plaine du Taravo. Le marteau , tombant à un millier de mètres de là, forma en s’enfonçant dans la terre un petit étang qu’on appelle quelquefois lo Stagno fiel Diavolo , mais plus souvent Stagna d’Erbajolo. Un berger conta à M. Mathieu que cet étang diabolique s’agrandissait tous les jours.

En réalité cet étang est en voie de disparition, compte tenu de l'évolution du climat.

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