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Constantinople (latin : Constantinopolis , grec : Κωνσταντινούπολις / Konstantinoupolis, arménien : Կոստանդնուպոլիս), appellation ancienne et historique de l'actuelle ville d'Istanbul en Turquie (de 330 à 1930). Son nom original, Byzance, reste largement utilisé en histoire, en particulier sous forme de l'adjectif Byzantin qui est souvent préféré à Constantinopolitain.

Constantinople est la francisation de Konstantinoupolis, qui, en grec, signifie la ville de Constantin. Ce nom lui a été donné en hommage à l'empereur romain Constantin Ier, qui choisit d'en faire la capitale de l'Empire à partir du 11 mai 330 sous le nom de « Nouvelle Rome ».

En 324, Constantin Ier décide la construction d'une nouvelle capitale sur le site de Byzance. Elle devient capitale de l'empire romain d'Orient que les historiens appelleront plus tard Empire byzantin. Elle est la résidence de l'empereur et le siège du gouvernement.

Histoire de la ville[]

En 324, Constantin Ier décide la construction d'une nouvelle capitale en Orient.

Les raisons du choix du site de Byzance sont multiples: la ville est située sur un site naturel défensif qui la rend pratiquement inexpugnable alors que Rome, plus vulnérable, est sans cesse sous la menace des barbares Germains. Elle est également proche des frontières du Danube et de l'Euphrate, là où les opérations militaires pour contenir les Perses et les Goths sont les plus importantes. Enfin, elle est située au cœur des terres de vieille civilisation hellénique.

Entre le 8 et le 13 novembre 324, Constantin consacre le plan de la nouvelle ville, en traçant un nouveau périmètre qui lui donne une superficie trois à quatre fois supérieure à celle de l'ancienne Byzance. Constantin Ier la dessine sur le modèle de Rome avec sept collines, quatorze régions urbaines, un Capitole, un forum, un Sénat, un champ de courses, des magasins, des aqueducs, des citernes, l'eau courante et le tout-à-l'égout. Dans les premiers temps, il permet l'implantation de temples païens mais très vite la ville devient presque exclusivement chrétienne et ne comporte que des édifices religieux chrétiens.

Les travaux commencent aussitôt et, le 11 mai 330, la nouvelle capitale est inaugurée.

En quelques décennies, Constantinople devient une des plus grandes métropoles de l'Orient romain, grâce à son rôle politique, à ses activités économiques et aux incitations financières impériales. En 332, Constantin assure le ravitaillement gratuit en blé du peuple de la nouvelle capitale. En 334 les architectes et les artisans du bâtiment de la cité sont exemptés de certaines charges, ceux qui font construire des maisons ont droit à des pains gratuits. Les grands propriétaires fonciers d'Asie Mineure ont l'obligation d'édifier une maison dans la ville.

Dès Constantin Ier, la ville compte 100 000 habitants et s’étend sur plus de 7 km². Elle atteint 200 000 habitants à la fin du IVe siècle. Constantinople, située hors des zones de conflit, voit sa population augmenter. La ville s'agrandit ensuite vers l'ouest. L'enceinte d'origine enserrant 700 hectares ne suffisant plus, Théodose II l'entoure de nouveaux remparts entre 412 et 414, qui portent la superficie de la ville à 14 km². Le concile de Chalcédoine de 451, dans son vingt-huitième canon, donne à la ville de Constantinople le titre de « Nouvelle Rome », ce qui fait de son évêque, le patriarche de Constantinople, le second personnage de l'Église. Cela contribue encore à donner à la ville son caractère indépendant de capitale de l'Empire d'Orient.

En 673, la flotte du calife de Damas assiège la ville mais doit se replier devant la résistance byzantine. La flotte byzantine, très organisée et héritière des tactiques navales antiques, était fort renommée à cette époque : les Byzantins sont considérés comme les inventeurs du gouvernail d'étambot et du feu grégeois, mélange de poix et de poudre inflammable que l'on projetait sur les navires ennemis.

Constantinople et son Empire connaissent cinq siècles de prospérité grâce au commerce Europe-Asie comme le terminus occidental de la Route de la soie. Ils résistent aux invasions des Avars, Slaves, Arabes, et même Vikings.

En 1204, la Quatrième croisade est détournée par les Vénitiens vers Constantinople, qui est prise par traîtrise. Il y eut à cette occasion le sac de Constantinople. Le « début de la fin » pour la civilisation gréco-romaine et chrétienne orthodoxe de l'Empire, vint donc non des musulmans, mais des occidentaux. La ville et l'Empire perdent définitivement leurs ressources commerciales au profit des Vénitiens et des Génois, et l'Empire se scinde en trois états: le Despotat d'Epire, l'Empire de Nicée et l'Empire de Trébizonde.

Constantinople devient la capitale de l'empire latin de Constantinople fondé par les Croisés, jusqu'en 1261, quand les forces de l'empire de Nicée conduites par Michel VIII Paléologue reprennent la ville. Mais la ville, vidée de toutes ses richesses, de ses habitants et aux trois quarts en ruine, peine à se reconstruire. Les Empereurs sont de plus en plus endettés vis-à-vis des Génois et des Vénitiens auxquels ils concèdent des privilèges énormes. En 1355 les Turcs ottomans, qui se sont déjà emparés de la totalité de l'Asie Mineure, passent en Europe et s'emparent en quarante ans de la péninsule des Balkans : Constantinople est encerclée et l'Empire se réduit à sa capitale, à Trébizonde, à Mistra et à quelques îles de la mer Égée.

Le 29 mai 1453, Constantinople est prise par les forces ottomanes conduites par Mehmet II. Le dernier empereur romain Constantin XI Paléologue meurt sur les remparts en défendant sa ville.

La chute de Constantinople met fin à un empire qui avait duré 1000 ans.

La capitale de l'empire ottoman[]

Les Ottomans la repeuplent de Turcs. Les Roumis (forme turque du mot Romées par lequel les byzantins se désignaient eux-mêmes), sont regroupés au sein du "Milliyet de Rum" (communauté des chrétiens orthodoxes, sous l'obédience du patriarche orthodoxe) dans la quartier nord (le Phanar, d'où leur surnom de Phanariotes).

Les sultans à leur tour embellissent et développent la ville: ils restaurent les citernes et les bains (des thermes gréco-romains appelés bains turcs). La ville redevient une des métropoles du monde, avec un niveau de vie et d'hygiène supérieur à la moyenne européenne.

Lors de la fondation de la République de Turquie, en 1923, la capitale est transférée à Ankara. Mais Constantinople (renommée en 1928 en Istanbul) continue à grandir, un pont colossal fut construit par-dessus le Bosphore, puis un second. Sur plus de 10 millions d'habitants pour l'ensemble de l'agglomération, à cheval sur l'Europe et l'Asie, il reste moins de 3000 Roumis d'origine, dont le patriarche de Constantinople, dernier souvenir de l'Empire.

Changement de nom[]

Jusqu'en 1930, l'agglomération s'appelait officiellement « Constantinople », et « Stamboul » ne désignait que la Vieille Ville (la péninsule historique). Ce nom fut étendu à toute la ville sous la forme moderne d'« Istanbul » à la suite de la réforme de la langue et de l'écriture turque par Atatürk en 1928 (la Révolution des signes). Le terme de Sublime Porte faisait référence à la porte du grand vizir du palais de Topkapi et était employé comme synonyme du gouvernement ottoman.

Monuments et constructions de l'époque byzantine et antérieurs[]

Constantin dote la ville de nombreux bâtiments, la plupart pour répondre aux besoins administratifs et politiques de la nouvelle capitale.

  • Le Grand Palais, le palais impérial, lieu de résidence officiel des empereurs jusqu'en 1204.
  • Augustéon : place centrale de la ville, entre Sainte-Sophie et l'ensemble sacré du palais impérial
  • Sénat en marbre blanc avec une coupole
  • Hippodrome : inauguré par Constantin en 330, il pouvait accueillir de 30 à 50 000 spectateurs. Il attirait beaucoup lors des fêtes, anniversaires, victoires de l'empereur. On y assistait à des courses de chars, des jeux du cirque, des démonstrations d'animaux. L'hippodrome communiquait directement avec le palais impérial par la loge impériale, d'où l'empereur assistait aux spectacles entouré par les sénateurs et les dignitaires de sa cour. La spina était ornée de monuments décoratifs, parmi lesquels la colonne serpentine de bronze enlevée au sanctuaire de Delphes et l’obélisque de Théodose (obélisque de Thoutmosis III, provenant de Karnak).
    On pouvait aussi voir, couronnant la loge impériale, quatre chevaux de bronze, qui furent enlevés lors du sac de la ville en 1204, et placés sur la basilique Saint-Marc à Venise.
  • La Mésé : avenue bordée de portiques avec au fond des boutiques ; forum.
  • Des palais aristocratiques, dans le centre à proximité de l'hippodrome (palais de Lausos, palais d'Antiochos, plus tard transformé partiellement en église Sainte-Euphémie), d'autres plus tardifs, isolés et fermés sur l'extérieur avec jardins et bains, palais des Blachernes, palais de Boucoléon ;
  • Aqueducs (Aqueduc de Valens) et citernes monumentales, telles la Citerne Basilique (Yerebatan Sarayı), la citerne d'Aspar, et celle de Philoxenos (Binbirdirek) ;
  • Des églises  : Sainte-Sophie, l’église des Saints-Apôtres, Saint-Sauveur-in-Chora ;
  • Les murs de Théodose et le mur de Constantin (fortifications de la ville) ;
  • La Porte d'Or
  • Des forums
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