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David Goldblatt (né le 29 novembre 1930 à Randfontein dans le Transvaal en Afrique du Sud), au sein d'une famille d'origine lituanienne, est un photographe sud-africain.

Biographie[]

David Goldblatt est le plus jeune fils d'Eli Goldblatt et Olga Light, tous deux d'ascendances juives allemandes. Il s'intéresse très jeune à la photographie et effectue sa scolarité au lycée de Krugersdorp.

Après des études commerciales à l'université du Witwatersrand, Goldblatt a commencé sa carrière professionnelle comme photographe de presse en 1948. C'est ainsi qu'il photographie la mise en place des nouveaux panneaux de ségrégation raciale, mis en place dans le cadre de la politique d'apartheid.

En 1963, il se consacre à la photographie professionnelle et travaille sur de nombreux ouvrages consacrés à la vie quotidienne des Sud-Africains, blancs ou noirs.

En 1998, il publie South Africa: The Structure of Things Then consacrée à la vie quotidienne en Afrique du Sud du début de la colonisation jusqu'en 1990.

Jusqu'à la fin des années 1990, les photographies professionnelles de Goldblatt sont effectuées en noir et blanc. Ce n'est qu'après avoir travaillé sur un reportage en Australie qu'il prend des photos en couleurs.

L'ensemble de son œuvre est récompensé en 2009 par le prestigieux prix Henri-Cartier-Bresson.

David Goldblatt a photographié pendant des décennies le paysage politique d'Afrique du Sud, portant un intérêt particulier pour l’histoire de son pays.

Depuis les années 1960, il a ainsi observé l'évolution sociale et politique de la société sud-africaine, explorant la relation entre les individus et les structures dans lesquelles ils vivent. Il a notamment saisi et analysé au travers de ses photographies l’intersection entre la terre, ses habitants et ses valeurs, dévoilant les origines, la complexité et les nuances de la société sud-africaine.

Ses photographies ont apporté un témoignage de la vie quotidienne en Afrique du Sud non seulement sous l’Apartheid mais aussi depuis la fin du régime ségrégationniste. David Goldblatt refuse de s'ancrer dans un point de vue unique : "Johannesburg est une ville fragmentée. Ses différentes parties ne s'intègrent pas de façon homogène. Et elle porte un nom qui ne se prononce pas facilement. Il n'est pas surprenant que les habitants de ses fragments, qui sont terriblement divisés en termes de classe, de culture, et en particulier de race, aient leurs propres noms, surnoms, élisions, diminutifs et translittération linguistiques pour la nommer." Pour la dépeindre, Goldblatt multiplie les sujets et les approches photographiques, à travers les visages et les lieux photographiés, c'est toujours Johannesburg, les événements et les tensions qui la divisent.

Dans cette fracture entre Blancs et Noirs, riches et pauvres, habitants d'une zone ou de l'autre, David Goldblatt tourne son objectif vers ceux qu'il appelle les "ex-offenders", les anciens délinquants sortis des prisons. "Je voulais aller au delà des statistiques et rencontrer certains de ces 'criminels' en personne. Je voulais faire leurs portraits et leur demander : qui êtes vous, qu’est-ce qui vous pique, qu’avez-vous fait, comment en êtes-vous arrivés là, que pensez-vous de ce que vous avez fait, qu'allez vous devenir maintenant ?" A nouveau, le noir et blanc. Chaque sujet pose dans un lieu signifiant, celui où il a commis son crime ou celui où il a été arrêté. Sous chaque cliché, en une dizaine de lignes, Goldblatt lui donne la parole : "Est-ce que vous pourriez s'il-vous-plaît me donner votre porte-monnaie et votre téléphone afin que je ne vous fasse jamais de mal ? Ouais je disais s'il-vous-plaît, raconte Errol Seboledisho, ouais, je demandais si gentiment parce que... j'étais gentil et j'allais à l'église." Être né du "bon" côté, ou pas. Puis les conditions de vie, l'antagonisme profond dans les perspectives qui leur sont offertes, qui dirigent les individus auxquels le photo-reporter s'intéresse vers de plus ou moins bonnes voies.

Le regard de David Goldblatt n'est pas moraliste. Si la domestique noire prise en gros plan sur Abel Road avec sa coiffure stricte et sa chainette dorée n'est pas moins digne que l'écolier blanc d'Hillbrow, le regard sévère de cette dernière ne la rend pas plus sympathique que l'enfant dont le pull troué montre que lui aussi n'est pas épargné par la misère. Le propos n'est jamais de juger ou de hiérarchiser les sujets, mais de dénoncer la mise en place et le maintien d'inégalités telles que pour certains il n'est d'autre choix que celui de la criminalité.

Expositions (sélection)[]

  • 1974 - Photographers' Gallery, Londres
  • 1975 - National Gallery of Victoria, Melbourne
    • Photography Place, Sydney
  • 1977 - Durban Art Gallery, Durban, Afrique du Sud
  • 1978 - Market Theatre Galleries, Johannesburg
  • 1983 - Johannesburg Art Gallery, Johannesburg - Pretoria Art Gallery, Pretoria - SA National Gallery, Le Cap
  • 1985 - Side Gallery, Newcastle upon Tyne
  • 1998 - The Museum of Modern Art, New York;
  • 1999 - South African National Gallery, Le Cap
  • 2001 - Galerie Krings-Ernst, Cologne
  • 2001-2005 - David Goldblatt - Fifty-One Years. Axa Gallery, New York;
    • Musée d'art contemporain de Barcelone (MACBA), Barcelone;
    • Witte de With, Rotterdam;
    • Centre culturel de Belém, Lisbonne;
    • Modern Art, Oxford;
    • Palais des Beaux-Arts, Bruxelles;
    • Lenbachhaus, Munich;
    • Johannesburg Art Gallery
  • 2004-7 :« Africa Remix : L'art contemporain d'un continent/ Contemporary Art of a Continent », Museum Kunst Palast, Düsseldorf ; Hayward Gallery, Londres ; Centre Georges Pompidou, Paris ; Mori Art Museum, Tokyo ; Johannesburg Art Gallery, Johannesburg ; Moderna Museet, Stockholm
  • 2006 - Rencontres d'Arles, Église Sainte-Anne, Arles
  • 2007 - D. G. - Südafrikanische Fotografien 1952 - 2000. Fotomuseum Winterthour
  • 2010 - D.G. - "TJ" (Transvaal Johannesburg) - Fondation Henri Cartier Bresson (Paris)

Galerie[]


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