Dominique Zinkpè plasticien contemporain béninois né en 1969 à Cotonou (Bénin)
Biographie et œuvre[]
Il fait ses premiers pas dans la peinture dès son adolescence au moment où il est élève du centre culturel français de Cotonou en apprenant les rudiments techniques dans les manuels disponibles à la bibliothèque. En l'absence d'école d’art au Bénin, sur conseil des parents, il apprend le métier de couturier qu’il exerce le jour et pratique la peinture la nuit.
Il commence sa carrière artistique en participant à de nombreux ateliers et résidences en Afrique et en Europe et se fait remarquer avec le Prix Jeune Talent Africain qu'il reçoit lors de Grapholie à Abidjan 1993. En 2002, la Biennale de Dakar lui attribue le Prix Uemoa.
La démarche de Zinkpè est complexe et diverse. Loin de se cantonner à une écriture plastique, il s'approprie toutes sortes de médiums pour autant qu'ils lui permettent de s'exprimer, installation, dessin, peinture, sculpture, vidéo. Il ne souhaite pas s'enfermer dans un processus unique de création.
Les œuvres de Zinkpè se réfèrent à son environnement et au contexte dans lequel il se trouve. L'identité, ce sont les racines, la conscience de venir de quelque part, c'est l'audace de témoigner, d'affirmer sa voix claire et nette, dit l'artiste. Connu du grand public pour ses fameux Taxis-Zinkpè, inspirés des mœurs et coutumes des moyens de transport familiers au continent africain, il s'intéresse à ces véhicules importés d'Occident et à leur adaptation au système économique du continent. Il crée également des installations plus politiques ; Malgré tout ! révèle l'Afrique souffrante sous perfusion, ingurgitant les remèdes des organisations internationales. Passage d'immigré est un sac Tati gigantesque dressé sur une place publique de Berlin et qui devient un passage obligé pour les piétons.
La peinture de Zinkpè explore des sentiers tortueux où les personnages, à mi-chemin entre être humain et l'animal, évoquent des jeux de pouvoir, de mascarade ou de sexe, faisant allusion à notre comédie humaine. Son trait singulier se reconnaît sur la toile, intimiste, puissant, provoquant. Quant à ses sculptures, elles sont tantôt issues de la toile de jute enroulée et tantôt naissent de petites figurines en bois amalgamées. Les variations sur le thème des jumeaux des croyances du sud du Bénin sont autant d'explorations surprenantes.
Son œuvre, tant sculpté que peint, est profondément marqué par la culture et l’histoire béninoises. Il puise en particulier son inspiration dans la culture Vaudou. Depuis 2006, ses sculptures se caractérisent par l’emploi de petits objets artisanaux, les « Ibeji » , en yoruba, ou figurine « hôhô » en fon, sa langue maternelle. Ce sont des figures symboles des jumeaux. Considérés comme investis d’un pouvoir particulier, un culte leur est voué. Lorsqu’un parent perd l’un de ses enfants, celui-ci est remplacé par un Ibeji qui reçoit alors toute l’affection de la mère et de la fratrie.
Expositions (sélection)[]
- 2024 : Révélation, Art contemporain du Bénin , La Conciergerie , Paris
- 2019 : Grow Box Art project, Zeitz MOCAA Museum, Le Cap, Afrique du Sud
- 2018 : Hier, Aujourd'hui, Demain, Galerie Vallois [ne]
- 2009 : Ré-Création, Fondation Zinsou, Cotonou
- 2004 : Africa Screams, Bayreuth, Allemagne et Kunsthalle de Vienne
- 2002 : Dak'art 2002, Sénégal (Lauréat du prix UEMOA)
- 1996 : Osaka Triennale
- 1993 : Grapholie, Abidjan
Galerie[]
Sculptures à base d'Ibeji |
Acrylique sur papier |