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Berry Bickle, née en 1959 à Bulawayo (Zimbabwe), plasticienne contemporaine zimbabwéenne établie à Maputo (Mozambique), qui partage son temps entre les deux pays.

Biographie et œuvre

Diplômée de l'Ecole Nationale des Beaux-Arts de Durban. Master d'arts plastique, Rhodes University.

Les œuvres de Berry Bickle à la fois sculpteur, peintre, photographe et vidéaste, sont composées de fragments d'histoires, de vestiges archéologiques, de poèmes, d'extraits de journaux, d'almanachs, de photos, de livres, de cartes, de reliques, de parchemins qui sont autant de pièces à conviction qu'elle assemble sur des toiles ou dont elle recouvre ses sculptures pour recomposer la mémoire fragmentée de l'Afrique et des exils contraints qui n'ont jamais cessé de piller la force vive des peuples africains.

Dans les années 90, elle entreprend un travail de décryptage des carnets de voyage de navigateurs portugais. Ce sont des œuvres qui combinent écriture et sculpture pour témoigner des voyages entre le Mozambique, le Zimbabwe et l'Afrique du Sud, qui, durant 500 ans ont donné naissance à une culture bien particulière au croisement de l'Afrique, de l'Inde et de l'Europe. "L'histoire n'est pas linéaire, c'est autant la trace des pieds nus dans la poussière de la terre africaine que les récits des premiers explorateurs."

Elle témoigne de la souffrance de son pays à travers la série "Restless city", "a restless me Citado" exposée à la Biennale de Dakar en 2002. Cet assemblage de photographies de la ville de Maputo à travers le sol foulé par les pieds de ses habitants parsemés de flaques, est composé de photos rongées par la rouille qui symbolise le mal dont souffre le pays.

"Two on Cross" est une oeuvre constituée de collages, de dessins, d'écritures, de recyclage de matériaux, qui rend hommage à Zephania Tshuma, un ami sculpteur disparu. Elle évoque avec gravité et tendresse ces instants partagés avec des artistes embarqués tels des explorateurs lors des "workshops " pour faire vivre la culture matérielle de l'Afrique, du recyclage des objets et de la relation tactile aux choses et à la lumière. Est présent également l'univers surréaliste du sculpteur Tshuma, qui représentait parfois des animaux crucifiés (tortues, cochons, etc), en s'inscrivant contre l'anthropocentrisme. Elephant Series est la trace photographique d'une installation réalisée in situ pour Africa Remix en 2005 au Centre Pompidou, Paris. Des images de fœtus d'éléphants sont projetées sur les façades des maisons. Ce travail représente l'impasse dans laquelle est engagée le Zimbabwe du dictateur Robert Mugabe. Projeté sur des habitations, le rêve avorté d'une société multiraciale et prospère montre à quel point tout le monde est touché par cet échec politique catastrophique.

En 2009, elle remporte à la Biennale de photographie africaine de Bamako le prix Rockefeller.

Expositions (sélection)

  • 2002 "Restless city", Biennale de Dakar
  • 2004-7 :« Africa Remix : L'art contemporain d'un continent/ Contemporary Art of a Continent », Museum Kunst Palast, Düsseldorf ; Hayward Gallery, Londres ; Centre Georges Pompidou, Paris ; Mori Art Museum, Tokyo ; Johannesburg Art Gallery, Johannesburg ; Moderna Museet, Stockholm
  • 2011 Biennale de Venise 2011
  • 2015 : Lumières d'Afriques , Théâtre de Chaillot, Paris

Galerie


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