Figuration narrative Paris, 1960 - 1972 est une exposition qui s'est tenue dans les Galeries nationales du Grand Palais, à Paris du 16 avril au 12 juillet 2008.
Cette présentation se prolonge à l'IVAM, Valence (Espagne) de septembre 2008 à janvier 2009.
Regroupant plus de cent peintures, objets ou films, l'exposition est conçue comme une exploration des sources parisiennes du renouveau que constitue la Figuration narrative et qui marque l'histoire de l'art des années 1960.
Leur regroupement, que l'on peut considérer comme le plus à même de rappeler l'inventivité de ces années fondatrices, permet de saisir le climat d'apparition de ces œuvres. Suivant un parcours dynamique mettant en valeur les thématiques majeures qui ont inspiré la plupart de ces artistes, l'exposition se divise en six sections :
Prémices[]
Les avant-gardes qui dominent la scène artistique parisiennes depuis 1945 (abstraction, surréalisme…) semblent victimes de l’épuisement de leur vocabulaire. Ceci incite, dès les années 60, de nombreux jeunes artistes installés à Paris à choisir la voie d’une nouvelle figuration. Celle-ci prend souvent la forme de graphismes délibérément sommaires ou d’images inspirées par la bande dessinée, les graffiti des rues, la publicité.
Artistes présentés
- Valerio Adami
- Eduardo Arroyo
- Erró
- Öyvind Fahlström
- Bernard Rancillac
- Antonio Recalcati
- Hervé Télémaque
- Jan Voss
Mythologies quotidiennes[]
La figuration dite « narrative » naît en juillet 1964 à l’occasion de l’exposition Mythologies quotidiennes au Musée d’art moderne de la Ville de Paris. Organisée par les artistes Rancillac et Télémaque et par le critique Gérald Gassiot-Talabot, l’exposition révèle des artistes très éloignés du pur « constat » formaliste, utilisant volontiers le grotesque, l’humour, la dérision, ces peintres réintroduisent le récit et la durée dans la peinture à travers la présentation de scènes successives dans un même tableau, ou procèdent par juxtaposition ou métamorphoses d’images.
Artistes présentés
- Eduardo Arroyo
- René Bertholo
- Gianni Bertini
- Öyvind Fahlström
- Peter Klasen
- Bernard Rancillac
- Antonio Recalcati
- Peter Saul
- Hervé Télémaque
- Jan Voss
Objets et Bandes dessinées[]
Pour bon nombre de peintres de la figuration narrative, la Bande dessinée est un formidable réservoir d’images populaires, tantôt subversives, tantôt grand public. Les aplats et le rendu direct, favorisés par l’usage de l’épiscope qui projette ces images sur la toile vierge, permettent aux artistes de s’émanciper d’une figuration réaliste et classique, mais aussi de rompre avec la peinture gestuelle et matiériste de l’École de Paris.
Artistes présentés
- René Bertholo
- Henri Cueco
- Erró
- Öyvind Fahlström
- Gérard Fromanger
- Jacques Monory
- Bernard Rancillac
- Peter Saul
- Hervé Télémaque
- Jan Voss
L’art du détournement[]
La peinture des maîtres (Rembrandt, Velasquez, Matisse jusqu'à Picasso…) a représenté pour les artistes de la figuration narrative un vaste champ d’expériences. Le détournement des œuvres par juxtapositions, distorsions formelles ou ajouts a fait sortir les chefs d’œuvre et de leur esthétisme et de leur neutralité culturelle.
Artistes présentés
- Valerio Adami
- Eduardo Arroyo
- Henri Cueco
- Erró
- Equipo Crónica
- Peter Klasen
- Antonio Recalcati
- L’oeuvre collective Vivre et laisser mourir ou la fin tragique de Marcel Duchamp de Gilles Aillaud, Eduardo Arroyo, Antonio Recalcati.
La peinture est un roman noir[]
Les artistes de la figuration narrative ont été, au cours des années soixante, des cinéphiles insatiables et des lecteurs passionnés. Films noirs et romans policiers ont été en particulier pour quelques uns d’entre eux des sources précieuses de travail. Combinant narrations complexes, atmosphères angoissantes et sujets scabreux avec des modes cinématographiques du traitement de l’image (vues panoramiques, plans fixes, zooms, inserts…), ces artistes donnent à l’image peinte un statut décalé, à la fois onirique et actuel.
Artistes présentés
Une figuration politique[]
Guerre du Vietnam, révolution culturelle chinoise, conflit israélo-arabe, la mort de Che Guevara, mai 68 : autant de jalons d’une histoire heurtée, suivie avec attention par nombre d’intellectuels français dans la seconde moitié des années 60.
Dans un manifeste rédigé en 1965, Aillaud appelle à rompre avec une conception formaliste de la peinture et pose la question : « Quel est le pouvoir de l’art aujourd’hui dans le devenir du monde ? ».
Détournements d’images, actions collectives, réutilisation pour peindre des techniques issues de la fabrication des affiches : tous ces moyens remettent en cause la pseudo-objectivité des média, la puissance du pouvoir. Autant de formes et d’actions inédites pour fabriquer un art en prise directe sur le monde et son Histoire.
Artistes présentés
- Gilles Aillaud
- Eduardo Arroyo
- Gianni Bertini
- Henri Cueco
- Erró
- Öyvind Fahlström
- Gérard Fromanger
- Bernard Rancillac
- Peter Saul
- Peter Stämpfli
- Hervé Télémaque
- Jan Voss
- L’oeuvre collective Le Grand Méchoui ou Douze ans d’Histoire par la Coopérative des Malassis (Henri Cueco, Lucien Fleury, Jean-Claude Latil, Michel Parré, Gérard Tisserand).