Gilberto Zorio plasticien contemporain italien né en 1944
Biographie et œuvre[]
Gilberto Zorio a étudié à l’École des arts et de la céramique, puis à l’Académie des beaux-arts de Turin (1963-1970). Il a d’abord étudié la peinture, mais il est rapidement passé à la sculpture, il a continué à vivre à Turin et a y enseigné après avoir obtenu son diplôme.
L’œuvre de Zorio montre sa fascination pour les processus naturels, la transformation alchimique et la libération d’énergie. Ses sculptures, peintures et performances sont souvent lues comme des métaphores de l’action humaine révolutionnaire, de la transformation et de la créativité. Il est connu pour son utilisation des matériaux comprenant : tubes néons, acier, pas, motifs, et processus par l’utilisation de l’évaporation et de l’oxydation.
Une grande partie des premières œuvres de Zorio tendent vers ce que l’artiste nord-américain Robert Morris a identifié comme une « dédifferentiation » entre les matériaux et les formes d’art dans la pratique sculpturale post-minimaliste. Cela a conduit Zorio à présenter des objets qui affirmaient des relations dynamiques avec leurs matériaux et leur contexte spatial ou environnemental. On peut le voir dans le semi-cylindre de chlorure de cobalt de Zorio qui a changé de couleur en réaction à la présence du spectateur.
Tout au long de sa carrière, Zorio a été influencé par Michelangelo Pistoletto, Piero Gilardi et Mario Merz. Les premières pièces de Zorio effectuées entre 1966 et 1968 ont concrétisé les processus énergétiques. Ces travaux ont utilisé le processus de réactions chimiques ou d’actions physiques simples (comme l’oxydation, l’évaporation, le raffinage ou la transmission électrique). Ces premières œuvres sont basées sur des changements autonomes qui se déroulent au sein d’un système donné, ou sur des changements causés par une intervention extérieure comme par exemple, par le spectateur. Ces événements et changements ont lieu au sein du travail se produisant à un rythme lent, transformant le poids et l’impact du temps et le rythme implacable de la nature en quelque chose de tangible.
Depuis sa première exposition à la Galleria Sperone de Turin en 1967, l’œuvre de Gilberto Zorio est liée à l’histoire d’"Arte Povera". Ces premières productions étaient des objets étranges, qui étaient le résultat d’actions achevées ou celles qui sont encore en cours. Vient ensuite son travail impliquant l’action et la réaction du corps de l’artiste comme dans Odio (« haine » en italien), un mot inscrit avec une hache dans un mur. Le rôle des mots et de la parole est essentiel dans ces pièces.
Comme beaucoup d’artistes du mouvement élargi Arte Povera, Zorio pratique l’alchimie. Dès le début des années 1970, Zorio élabore des configurations symboliques qui sont devenues ses codes stylistiques, comme l’étoile à cinq branches, et ont pris valeur d’archétypes. Il crée les œuvres Stella incandescente (1972), réalisée en nichrome incandescent, Autoritratto su pelle (1972), où la forme de l’étoile est sculptée dans les yeux de l’autoportrait de l’artiste, en cuir ou en terre cuite.
À partir des années 1980, le canoë lui a servi d’élément central dans des installations évocatrices où la précarité devenait un emblème de la caducité du monde naturel et humain. Recomposé dans des configurations toujours différentes, le canoë était souvent associé à de fragiles alambics en Pyrex. Compresseurs et minuteries transformaient les installations en véritables dispositifs mécaniques dont le mouvement était accompagné d’un fond sonore de sifflements.
Les javelots sont un autre thème récurrent. Il a utilisé les javelots comme objets autonomes et les a également utilisés pour travailler sur d’autres thèmes. Un exemple de ceci peut être trouvé dans la pièce de Zorio intitulée Stella di giavellotti (étoile des javelots). Selon Zorio, le javelot est un instrument dont le design a été perfectionné au fil des millénaires atteint la beauté absolue.
Expositions (sélection)[]
- 2024 : Arte Povera Collection Pinault Paris
- 1969 Nine Young Artists musée Guggenheim de New York
- 1969 : exposition historique Quand les attitudes deviennent forme (When attitudes become form : live in your head ; Wenn Attituden Form werden), Kunsthalle de Berne, organisée par Herald Szeemann. Zorio y présente Torcia, une pièce radicale où des torches enflammées, suspendues au-dessus du sol, tombent provoquant l’effondrement et la destruction de l’œuvre elle-même
Exposition reconstituée en 2013 à la Fondation Prada, Venise. - 1967 première exposition personnelle d’œuvres tridimensionnelles à la Galleria Sperone de Turin
Galerie[]
1968
http://tanukiwo.free.fr/piwigo/galleries/artcont/artepov/zorio69.jpg
Odio, 1969