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Ken Sortais, plasticien contemporain français, né en 1983

Le travail de Ken Sortais prend des formes multiples, dessins, installations, sculptures, peintures, et s’inspire autant de références issues de la société de consommation que de la culture Pop Art et de la bande dessinée. L’artiste a notamment réalisé des dessins en noir et blanc comme la série « Emblèmes » où il associe bande dessinée et logo publicitaire, créant ainsi une imagerie étrange entre autoritarisme et caricature. Utilisant les codes des médias publicitaires et les associant à des formes issues de l’univers visuel du cartoon ou en empruntant des formes comme le coloriage, Ken Sortais crée des dessins  au caractère double, un univers grotesque et ironique, voire brutal.

L'aliénation est un sujet que Ken Sortais aime à traiter. Quelles soient dessins, installations, bâches badigeonnées ou encore livres de coloriages, ses œuvres sont prétexte à jouer de cette aliénation culturelle. Le travail de Ken Sortais est prétexte à jouer de ces codes, à ne pas se contenter de dénoncer mais bien plus à les remixer, les travestir pour en révéler la poésie ou le ridicule. Jouant du totalitaire ou du religieux comme autant de symboles litigieux. Une fois le décor planté, il s'agit principalement de faire vaciller celui-ci, de révéler l'envers du décor, l'accident ou plutôt la vie réel de tout ses avatars, leur conscience, leur travers, leur faiblesse, leur humanité en fait.

Les séries de dessins, de peintures ou de sculptures qu'il réalisent agissent comme les livres pop-up de notre enfance, à la fois présentant un décor identifié qui, lorsqu'on tourne la page se transforme en décor mais qui permettent surtout de voir l'envers et d'y fantasmer les activités humaines des personnages. Pop-Up aussi parce que ce sont toujours des références à cette pop culture que Ken Sortais pervertit.

L'installation réalisée pour le Salon de Montrouge représente une « mise à mort des fruits » où les bananes, soldats dévoués d'une armée, mènent un pogrom contre les autres fruits. Allusion au « Manger bouger » , autre système totalitaire de contrôle. Les sculptures de fruits agonisants, terrassés par cette armée de bananes et le logo despotique en arrière plan de ce champ de bataille désamorce tout de suite le trop sérieux de la situation.

Pour son exposition au Palais de Tokyo, l’artiste a pensé une installation inédite où le visiteur est amené à entrer au cœur du dispositif. Cette forme aux proportions imposantes, rappelant celle d’un cercueil, est pensée pour créer une expérience physique. S’inspirant de l’univers du train fantôme, l’artiste invite le visiteur à cheminer le long de couloirs sombres, ornés de dessins de symbolique religieuse, avant d’entrer dans une cour intérieure pour y découvrir une œuvre murale. L’artiste détourne non sans humour des images établies, suscitant ainsi une expérience de jeunesse où l’on cherche à se faire peur, à créer l’effroi autant que la surprise.

Les mises en scène que Ken Sortais propose, qu’elles soient graphiques ou qu’elles se déploient dans l’espace, fonctionnent sur cette dualité, entre séduction et ironie, entre humour et brutalité.

Ken Sortais est lauréat du Prix spécial du Jury (2e prix) du Salon de Montrouge 2011

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