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Le Roman d'un tricheur, film français de Sacha Guitry, sorti en 1936.

Analyse critique[]

Pour avoir volé huit sous dans le tiroir-caisse de ses parents, un petit garçon est puni : il est privé de diner où sont servis des champignons. Les onze membres de la famille à table meurent empoisonnés.

Chasseur dans un restaurant puis groom dans un hôtel de la Côte d'Azur, le jeune homme se fait le serment d'être riche un jour. Naturalisé monégasque, il devient croupier. Puis tricheur professionnel. Un honnête homme fait de lui un joueur : notre héros perd en jouant honnêtement, tout ce qu'il avait gagné en trichant.

En 1935, Sacha Guitry venait d'écrire Mémoires d'un tricheur. Au lieu de découper son livre en scènes dialoguées, il eut l'idée de se servir du texte, écrit à la première personne, comme d'un commentaire d'images de films qui viendraient simplement à l'appui des mots.

Une seule fois, le cinéaste interrompt son récit pour une scène dialoguée : l'occasion d'un sketch humouristique pour Marguerite Moreno en comtesse excentrique à la terrasse d'un café.

Confiant dans la puissance du cinéma, Guitry inventait ainsi le roman filmé comme il avait amorcé le théâtre filmé avec Pasteur.

Citation[]

Il n'empêche que Sacha Guitry cinéaste a réalisé au moins un chef d'oeuvre, Le roman d'un tricheur. Si l'on accepte comme définition d'un chef d'oeuvre: une oeuvre qui a trouvé sa forme parfaite et définitive, ceux qui ont vu Le roman d'un tricheur ne me contrediront pas.
C'était en 1936. Sacha, un peu las des pièces filmées, se fit la réflexion que le cinéma était peut-être plus près du roman que de la pièce. «Au théâtre on joue, au cinéma on a joué.». Il conçoit donc un film qui aura la forme d'un roman filmé : «Le personnage qui sera sur l'écran ne dira pas: "Je suis malheureux aujourd'hui"- non, il ne dira rien. Il aura l'air malheureux, et la voix de celui qui raconte dira: "J'étais malheureux ce jour-là."» Au moment où il fait cette déclaration, Sacha Guitry vient d'inventer le play back même s'il ne se rend pas compte. Il vient d'inventer la primauté de la bande sonore, comme Orson Welles, formé par la radio, le fera trois ans plus tard avec Citizen Kane. La bande sonore pré-établie servira de guide aux mouvements, aux gestes et aux mimiques des acteurs pendant le tournage. La mise en scène est alors guidée par une mise en sons.
Si la grande originalité du Roman d'un tricheur est d'être l'unique film de fiction de l'histoire du cinéma qui soit commenté par une voix off à 90 pour 100, son immense mérite est d'avoir fait oublier cette particularité au point que des spectateurs interrogés à la sortie de la salle croiront avoir vu un film joué et parlé directement.
François Truffaut, Le Cinéma et moi.

Distribution[]

  • Sacha Guitry : le tricheur
  • Jacqueline Delubac : Henriette, la femme
  • Marguerite Moreno : la comtesse Beauchamp du Bourg de Catinax
  • Pauline Carton : Madame Morlot
  • Rosine Deréan : la voleuse professionnelle
  • Fréhel  : la chanteuse du beuglant
  • Elmire Vautier : la comtesse Beauchamp (jeune)
  • Serge Grave : le tricheur (petit garçon)
  • Pierre Assy : le tricheur (jeune homme)
  • Roger Duchesne : Serge Abramitch
  • Henri Pfeifer : M. Charbonnier
  • Pierre Labry : Maître Morlot
  • Gaston Dupray : le garçon de café
  • Adolphe Borchard : le pianiste du beuglant

Fiche technique[]

  • Titre : Le roman d'un tricheur
  • Réalisation Scénario et dialogues :Sacha Guitry
  • Images : Marcel Lucien
  • Musique : Adolphe Borchard
  • Montage : Myriam
  • Production : Tobis
  • Durée : 77 Minutes
  • Date de sortie: 2 octobre 1936

Modèle:Cahiers100
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