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Le Tableau noir (persan: تخت سیاه Takht-e Siāh) film iranien réalisé par Samira Makhmalbaf et sorti en 2000.

Synopsis[]

A la suite d'un bombardement au Kurdistan iranien, trois instituteurs errent de village en village à la recherche d'élèves. L'un d'entre eux trouve sur son chemin un groupe d'adolescents qui tentent de passer en Irak.Ces enfants contrebandiers qui ont comme seul objectif la survie dans ce monde hostile. Malgré les efforts de l'instituteur, aucun d'entre eux n'est désireux d'apprendre.

L’autre instituteur se mêle à une foule errante de vieillards kurdes qui tentent de gagner la frontière irakienne et ont bien du mal à tenir debout. La tentative désespérée d’éduquer ces pauvres hommes humiliés passe du comique au tragique. Le tableau devient une civière, un paravent, un étendoir à linge et enfin un abri contre les balles. Un troisième rencontre une jeune veuve. Épris d'elle, il décide de la suivre.

Critique[]

Le tableau noir, c'est celui que portent des instituteurs à la recherche d'élèves dans les montagnes du Kurdistan. C'est un prétexte de scénario qui permet aux personnages de faire ce qu'adorent faire les personnages des films iraniens : rencontrer des gens au hasard des carrefours, les aborder et les harceler jusqu'à ce qu'ils acceptent de se confier et de raconter leur vie.

L'intérêt du film, comme dans un film à sketches, dépend de l'intérêt de ces rencontres, et des choix de mise en scène faits par la réalisatrice. Le début est très dérangeant à regarder, parce que la caméra est portée à l'épaule, et l'image sautille dans les chemins caillouteux. Plus tard, par contre, certaines séquences laissent reposer la caméra et utilisent le relief ou les objets disponibles pour réaliser des plans saisissants, comme celui où le héros protège sa nouvelle famille des bombardements sous son tableau.

Ce sont aussi les dialogues qui font vivre d'un seul coup des personnages restés jusque-là effacés ou mystérieux. Un enfant avoue que, oui, il aimerait bien apprendre à lire. L'instituteur, à qui un vieil homme a demandé de lire la lettre de son fils, invente le contenu parce qu'elle est écrite dans une langue qu'il ne connaît pas. La nouvelle femme de l'instituteur, qui ne lui a parlé que par onomatopées ou grognements depuis leur mariage, lui sort soudain une phrase cruelle qui semble sortir d'un poème : "Mon coeur est comme un train, à chaque station des passagers montent et d'autres descendent ; le seul qui reste toujours à bord, c'est mon fils".

Le film, qui a été récompensé à Cannes, aussi bien pour des raisons politiques que pour sa beauté formelle, vaut donc pour quelques belles scènes plus que pour la cohérence de son scénario. Il vaut aussi pour l'atmosphère de guerre qui s'installe progressivement dans la montagne dont les beautés, célébrées au début, disparaissent de plus en plus souvent sous un brouillard métaphorique.

Distribution[]

  • Said Mohamadi : Said
  • Behnaz Jafari : Halaleh
  • Bahman Ghobadi : Riboir
  • Mohamad Karim Rahmati : le père
  • Rafat Moradi : Ribvar
  • Mayas Rostami : le jeune conteur
  • Saman Akbari : le chef du groupe
  • Ahmad Bahrami : le conservateur des mariages
  • Mohamad Moradi : le marieur
  • Karim Moradi : le vieil homme
  • Hassan Mohamadi : un enfant
  • Rasul Mohamadi : le jeune porteur
  • Somaye Veisi : une petite fille

Fiche technique[]

  • Titre_original : تخت سیاه Takht-e Siāh
  • Réalisateur : Samira Makhmalbaf
  • Producteur : Marco Müller ; Abbas Saghazsaz
  • Scénario : Mohsen Makhmalbaf ; Samira Makhmalbaf ; Mohamad Ahmadi
  • Directeur de la photographie : Ebrahim Ghafori
  • Musique originale : Mohammad Reza Darvishi
  • Montage : Mohsen Makhmalbaf
  • Durée : 85 minutes
  • Date_de_sortie :

Récompenses[]

  • Prix du Jury, Cannes, 2000
  • Grand Prix du Jury, Festival international du film de Los Angeles, 2000
  • Mention spéciale à la réalisatrice au Festival international du cinéma indépendant de Buenos Aires, 2001
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