Le mouvement Supports/Surfaces est un des groupes fondateurs de l'art contemporain français, peinture et sculpture.
Le mouvement[]
En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée « La peinture en question », Vincent Bioulès, Louis Cane, Marc Devade, Daniel Dezeuze, Noël Dolla, Jean-Pierre Pincemin, Patrick Saytour, André Valensi et Claude Viallat déclarent: « L'objet de la peinture, c'est la peinture elle-même et les tableaux exposés ne se rapportent qu'à eux-mêmes. Ils ne font point appel à un « ailleurs » (la personnalité de l'artiste, sa biographie, l'histoire de l'art, par exemple). Ils n'offrent point d'échappatoire, car la surface, par les ruptures de formes et de couleurs qui y sont opérées, interdit les projections mentales ou les divagations oniriques du spectateur. La peinture est un fait en soi et c'est sur son terrain que l'on doit poser les problèmes.
Il ne s'agit ni d'un retour aux sources, ni de la recherche d'une pureté originelle, mais de la simple mise à nu des éléments picturaux qui constituent le fait pictural. D'où la neutralité des œuvres présentées, leur absence de lyrisme et de profondeur expressive. »
Sur le plan formel, Claude Viallat résumait clairement leurs travaux : « Dezeuze peignait des châssis sans toile, moi je peignais des toiles sans châssis et Saytour l'image du châssis sur la toile. »
La courte vie du groupe[]
Le groupe « Supports/Surfaces » fut un mouvement éphémère: La première exposition du groupe se tient en 1969 au Musée d'art moderne de la Ville de Paris. Elle regroupe des artistes privilégiant la pratique de la peinture qui interroge ses composants élémentaires.
Remettant en question les moyens picturaux traditionnels, ces artistes associent à cette recherche une réflexion théorique et un positionnement politique au sein de la revue « Peinture-Cahiers théoriques. » Des dissensions apparaissent entre les membres du groupe et la scission arrive en 1972. On peut dire que Supports/Surfaces représente le dernier, bien que tardif, mouvement d'avant-garde français, dans l'histoire de la modernité et clôt définitivement ce cycle.
Le style[]
Ce mouvement ne se caractérise pas par un style particulier mais plutôt par une démarche qui accorde une importance égale aux matériaux, aux gestes créatifs et à l'œuvre finale. Le sujet passe au second plan. Au-delà de cette phase de brassage d'idées, chaque artiste évolua dans des directions allant de la figuration libre à l'expressionnisme abstrait.
Dés 1966 le support traditionnel est remis en question : Buraglio récupère des morceaux de toile et des éléments de fenêtre qu’il assemble.
Dezeuze dissocie la toile du châssis. Viallat emploie des matériaux de récupération, toiles de bâche, parasols, tissus divers, corde nouée ou tressée. Il restera ensuite jusqu’à nos jours fidèle à ces supports. Bernard Pagés et Toni Grand travaille sur le bois et les cordes. Jaccard utilise des cordes nouées pour imprimer leurs empreintes sur la toile, qu’il expose simultanément avec les cordes qui ont servi d’outils.
Enfin Rouan peint deux toiles qu’il découpe et tresse ensemble. Saytour revisite la technique du pliage.
Pincemin et Viallat répètent de façon neutre le même motif. Cane utilise des tampons et Viallat applique de la couleur au Pochoir. De plus Meurice et Viallat utilise des colorants destiné à l’artisanat. Toutes ces pratiques témoignent de la volonté d’un retour au geste primitif.
Ces réflexions ont été précédées au Japon par le mouvement d'avant-garde Gutaï à partir de 1955. Simultanément des recherches comparables sur la question de l’œuvre et du processus de création se développent à la fin des années 60, en particulier dans le cadre de l’art minimal américain, ou de l’Arte Povera italien.
Supports/Surfaces au Centre Georges Pompidou[]
Depuis le début de l’année 2001, le groupe « Supports/Surfaces » occupe la place qu’il mérite au Centre Pompidou, un espace entier lui est consacré (salle 11, niveau 4)
Les Artistes[]
Le groupe « Supports/Surfaces » a réuni officiellement douze peintres ou sculpteurs suivants, pour la plupart originaires du sud de la France :
- André-Pierre Arnal (né à Nîmes en 1939)
- Vincent Bioulès (né à Montpellier en 1938)
- Louis Cane (né à Beaulieu-sur-Mer en 1943)
- Marc Devade (Paris 1943 – Paris, 1983)
- Daniel Dezeuze (né à Alès en 1942 )
- Noël Dolla (né à Nice en 1945)
- Toni Grand (Gallargues, 1935 - Mouriès, 2005)
- Bernard Pagès (né à Cahors en 1940 )
- Jean-Pierre Pincemin (Paris, 1944 - Arcueil, 2005)
- Patrick Saytour (né à Nice en 1935)
- André Valensi (né à Paris en 1947)
- Claude Viallat (né à Nîmes en 1936)
D'autres artistes, en marge du groupe, ont néanmoins participé à cette mouvance par leurs recherches plastiques :
- Marcel Alocco (né à Nice en 1937)
- Pierre Buraglio (né à Maisons-Alfort en 1939)
- Christian Jaccard (né à Fontenay-sous-Bois en 1939)
- Jean-Michel Meurice (né à Lille en 1938)
- André Nouyrit (né à Cahors en 1940)
- François Rouan (né à Montpellier en 1943)
Voir aussi[]
Supports/Surfaces , sur le site principal Nezumi Dumousseau