Tabaimo, de son vrai nom , Ayako Tabata est une plasticienne contemporaine japonaise, née en 1975 dans le district de Kobe.
Ayako Tabata reçoit dans son enfance le surnom de Tabaimo ou "Petite soeur de Tabata" d'un de ses amis.
Après de brillantes études, ses premières œuvres attirent immédiatement l'attention et la jeune artiste de 23 ans se voit décerner le prestigieux Kirin Contemporary Award en 1999
Tabaïmo travaille sur la mise en abîme, et filme parfois les spectateurs en train de regarder ses installations, afin de les rediffuser lors d'expositions suivantes sous forme d'autres installations, dont la spécificité est alors que les écrans diffusent les installations précédentes avec leur mise en situation.
Les animations présentent la plupart du temps différents plans ou scènes s’enchaînant, où l’on trouve des images ou des codes visuels étroitement liés à la culture japonaise, mais la plupart du temps détournés pour créer un malaise.
Exemples d'animation[]
- Des sumos combattent très brièvement avant de s’embrasser ; un des 2 protagonistes disparait, comme avalé par l’autre.
- Une femme en costume japonais traditionnel s’accroupit pour faire ses besoins naturels , qui prennent la forme du drapeau japonais.
- Pendant qu’un homme manie le sabre, un autre dont la gorge a été tranchée se recoud la gorge.
- Dans un train de banlieue des évènements étranges arrivent dans l'indifférence générale.
- Une ville déshumanisée génère les émanations fantomatiques de ses habitants.
Ces films semblent faire passer un message fort, "quelque chose ne tourne pas rond au Japon ». Le télescopage d’une tradition culturelle ancienne et encore très prégnante et d’un mode de vie ultra-moderne dans un pays où l’évolution industrielle et technologique a été énorme depuis quelques décennies a créé des traumatismes que Tabaimo, comme bien d'autres artistes japonais, essaye d’exorciser.
Ses films d’animations à l’atmosphère très singulière et souvent oppressante, ont la particularité d’être dessinés à la main et d’unir les couleurs des estampes du 19ème siècle à la haute technologie informatique.
Expositions et œuvres[]
- 1999 : Elle reçoit le Kirin Contemporary Award pour Japanese Kitchen.
- 2001 : Japanese Commuter Train : Analyse détaillée de Japanese Commuter Train
- 2002 : Biennale de Sao Paulo
- 2006 : Biennale de Sydney
- 2006 : Exposition à la Fondation Cartier , Paris
- 2011 : pavillon du Japon de la Biennale de Venise 2011. Installation multimédia onirique, occupant l'ensemble du pavillon
Citations[]
Tabaïmo déclare :
- "J’utilise des images métaphoriques qu’on peut qualifier de surréalistes, pour aborder aussi bien les grands problèmes sociaux du Japon que de simples faits divers. Je traite toutes les informations comme elles me parviennent, c’est-à-dire sans distinction. Chaque jour, nous recevons une avalanche d’images, un flux médiatique reflétant une réalité que nous sommes incapables d’appréhender."
- "Le paradoxe veut que j’ai recours au film d’animation pour essayer de me réapproprier la réalité et tenter de l’analyser. Une fois installées dans un espace, j’estime que mes œuvres ne sont pas pour autant achevées. Pour moi, c’est l’implication émotionnelle du spectateur, et en particulier la manière dont il se raconte sa propre histoire, qui représente le point d’achèvement de mes installations."
- "Je cherche à exprimer un nouvel état d’esprit, une sensation de flou, un mouvement intérieur. Et c’est ce qui m’a inspiré « La mer en pleine nuit ». J’ai expérimenté différentes méthodes de coloration de mes dessins faits au trait. Et la première fois que j’ai scanné les teintes des estampes du 19ème siècle et incrusté des motifs Ukiyo-e dans mes dessins, je me suis retrouvée face à une image informatique animée totalement inédite. J’ai adopté cette technique non parce que je suis japonaise, mais parce que je l’ai trouvée plus appropriée à mon trait, à ma manière de raconter des histoires et à mon univers visuel. "
Galerie[]
Pavillon du Japon à la Biennale de Venise 2011