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The President's Last Bang film sud-coréen réalisé par Im Sang-soo, sorti le 3 février 2005.

Synopsis[]

Séoul, en 1979. La dictature du président Park Chung-hee décline. Parvenu à la tête du pays grâce à un coup d'état en 1961, l'homme est mélancolique. Il trouve refuge dans la "Maison bleue" où il passe des soirées à se distraire, entouré de proches collaborateurs et de jolies filles.

Le film commence dans cette "Maison bleue", où les jeux d'un groupe de jeunes filles aux seins nus s'ébaudissant dans une piscine sont brutalement interrompus par l'intervention musclée d'un agent du gouvernement venu enlever la maquerelle en chef et une de ses filles.

Puis on découvre, successivement, le directeur des services secrets qui se plaint de ses problèmes d'haleine, le chef de la sécurité en slip, à la recherche de son pantalon, devisant de politique avec l'un de ses collaborateurs, le secrétaire du président s'apitoyant sur la solitude de son patron et formulant le projet de lui trouver une jeune veuve, et des citoyens par dizaines en train de se faire torturer dans les sous-sols d'une administration. Pendant ce temps-là, l'hymne national est joué en plein air, et les passants se divisent sur l'utilité de s'immobiliser pendant la durée du morceau, comme c'est la règle, ou de s'en moquer littéralement. En bref, le pays va mal.

Le drame se noue le 26 octobre 1979, lors de l'une de ces soirées très privées, le Directeur des services secrets coréens (la KCIA) , Kim Jae-kyu , son ami de longue date qui fait partie des convives, décide sur un coup de sang d'assassiner le président.

Critique[]

Dans un paysage cinématographique coréen très politique, dominé depuis cinquante ans par des thématiques liées à la guerre et aux conséquences de la scission du pays, ce film a fait l'effet d'une petite bombe. Cette farce noire reconstituant l'assassinat jamais élucidé, en 1979, du dictateur Park Chung-hee a fait scandale en son pays. L'ancien chef d'Etat, un général formé dans une académie militaire japonaise pendant l'occupation, y est dépeint comme alcoolique, sexuellement débauché, et, c'est là semble-t-il le plus grand sacrilège, admirateur du Japon, l'ennemi héréditaire.

Si la fille du défunt, chef de l'actuelle opposition de centre droit, a échoué dans sa tentative d'obtenir l'interdiction de diffuser le film, sa démarche et l'intensité de la polémique qui a accompagné la sortie révèlent à quel point, quand le passé d'un pays est mal digéré, la liberté d'expression reste chose éminemment fragile.

Hormis son épilogue, le film se déroule dans l'entourage très proche du président, le jour de son assassinat. Montées de manière brute, quelques scènes triviales suffisent à dresser, dans une première partie très rythmée, le tableau de la clique des hommes de main du président, tous corrompus et grotesques, uniquement préoccupés de leurs privilèges personnels.

Tout va très vite, et le spectateur est d'autant plus décontenancé que ces actions crues et burlesques sont mises en scène avec une grande élégance, dans de longs et beaux plans-séquences. Im Sang-soo joue de ces contrastes tout au long du film, et la seconde partie est réellement virtuose. Elle se déroule entièrement dans le QG des services secrets coréens, au cours d'un dîner intime et fortement arrosé, rassemblant le président et ses hommes de main, ainsi que deux jeunes femmes invitées pour égayer l'atmosphère. C'est là qu'a lieu la tuerie, mi-préméditée, mi-improvisée, au cours de laquelle le président va perdre la vie.

Présenté sans conviction ni mot d'ordre comme une action à mener pour une vie meilleure, le coup d'État, qui ne visait rien d'autre qu'une révolution de palais ridicule, se retourne pitoyablement contre ses instigateurs. Ne reste alors aux fidèles du président qu'à se redistribuer entre eux les charges du pouvoir et à confortablement perpétuer le régime. Dans un pays où les descendants de certains de ces bureaucrates sont devenus les figures de proue de la scène politique contemporaine, on comprend aisément que la vision du cinéaste ait créé quelque remous.

Distribution[]

  • Han Suk-kyu : Joo, agent de la KCIA
  • Baek Yoon-shik : Kim, directeur de la KCIA
  • Kim Eung-soo : Min
  • Jung Won-jung : Cha
  • Kwon Byung-gil : Yang, le secrétaire
  • Cho Sang-gun : Shim Sang-hyo
  • Song Jae-ho : le président Park Chung-hee

Fiche technique[]

  • Titre : The President's Last Bang
  • Titre original : Geuddae geusaramdeul (그때 그사람들)
  • Réalisation : Im Sang-soo
  • Scénario : Im Sang-soo
  • Production : Shim Jae-myeong et Shin Cheol
  • Musique originale: Kim Hong-jib
  • Directeur de la photographie : Kim Wu-hyeong
  • Montage : Lee Eun-su
  • Pays d'origine : Corée du Sud
  • Durée : 102 minutes
  • Dates de sortie : 3 février 2005 (Corée du Sud), 12 mai 2005 (festival de Cannes), 5 octobre 2005 (France)
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