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Valérie Belin plasticienne contemporaine française née en 1964 à Boulogne-Billancourt. Elle et vit et travaille à Paris.

Biographie et œuvre

Valérie Belin suit une formation artistique à l’école nationale des beaux-arts de Bourges de 1983 à 1988 ; elle poursuit ensuite des études en philosophie de l’art à l’université Panthéon-Sorbonne à Paris, où elle obtient un diplôme d’études approfondies en 1989. Dès ses premières années d’études, Valérie Belin s’oriente vers une pratique de la photographie marquée par la prise en compte des propriétés intrinsèques de ce medium, qui la conduit à s’engager dans un approfondissement de son potentiel esthétique ; elle compare sa démarche à celle de certains peintres et artistes minimalistes américains, comme Robert Morris ou Robert Ryman.

Ses premiers travaux sont des photographies de sources lumineuses, qui présentent l’aspect de radiographies ou de pures empreintes laissées par la lumière. En 1994, Valérie Belin expose pour la première fois son travail à Paris ; elle y présente une série de photographies en noir et blanc d’objets en cristal. Jusqu’à la fin des années 1990, l’artiste affirme son style au travers de cet exercice de la série, faisant ainsi émerger une vérité de l’objet, en le dépouillant de son arrière-plan anecdotique et d’un expressionnisme qui pourrait être lié à son individualité.

Entre 2000 et 2003, Valérie Belin, s’engage dans une recherche qui s’attachera aux questions existentielles et identitaires de l’être, et réalise des séries de portraits en noir et blanc, de taille monumentale : notamment, la série des Transsexuels , qui met en exergue le brouillage des frontières de l’identité, liées à la question du genre, et la série des Femmes noires , dont les visages, proches d’une sculpture, questionnent le filtre culturel et ses projections. L’aboutissement de ce travail sur la question du portrait est accompli par la série des Mannequins de vitrine , qui, paradoxalement, paraissent plus animés d’émotions que les êtres réels.

À partir de 2006, d’importants musées américains et français font l’acquisition de ses œuvres : le Museum of Modern Art de New York, le San Francisco Museum of Modern Art, le Musée national d’art moderne à Paris, le Musée d’art moderne de la ville de Paris, le Palais Galliera à Paris. L’année 2006 sera aussi marquée par l’apparition de la couleur dans le travail de Valérie Belin, introduisant ainsi une nouvelle ambiguïté sur le statut du réel et du virtuel. Le medium photographique utilisé s’enrichit de technologie, intervenant dans le façonnage de l’être. Les portraits en couleur de 2006 sont marqués par l’aspect quasi technologique de leur beauté, évoquant en cela l’esthétique de l’avatar.

La seconde monographie de l’artiste est publiée par l’éditeur allemand Steidl. Dans les œuvres qui suivent, l’artiste se détache d’une conception « indicielle » de la photographie et son style évolue vers une forme de réalisme plus « magique ». Valérie Belin situe désormais son objet au sein des évolutions de son époque : ses nouvelles œuvres montrent une nature hybride qui place le sujet entre l’organique et le sublime.

La fin des années 2000, ouvre la voie à de nouvelles investigations. La série des Vintage Cars , de 2008, constitue d’une certaine manière le « contrepoint » de la série des voitures accidentées, réalisée dix ans auparavant : à l’opposé d’un supposé « réalisme » à l’œuvre dans les séries plus anciennes, l’artiste procède ici à la « déréalisation » ou à la « virtualisation » de son sujet, par tous les artifices que permet aujourd’hui le médium, pour atteindre une certaine forme de paroxysme de la représentation.

Le travail de Valérie Belin ne cesse alors d’évoluer, toujours en phase avec les évolutions du médium photographique qu’elle utilise. Elle explore tous les artifices qui s’offrent aujourd’hui à elle, par le traitement des tons et des couleurs, la solarisation, la superposition, la saturation, l’accumulation. De cette mise en œuvre, il résultera les séries Crowned Heads (2009), Black Eyed Susan (2010-2013), Stage Sets (2011), Brides (2012), Bob (2012), Interiors (2002) et Still life (2014).

Au-delà de la photographie, Valérie Belin s’investit aussi dans d’autres champs de l’expression artistique, comme la vidéographie ou la scénographie. En 2013, elle conçoit une live performance pour le Centre Pompidou ; elle y reprend le sujet de l’une de ses séries photographiques précédentes ( Michael Jackson , 2003), qu’elle ressuscite par le jeu de la mise en scène en autant de tableaux vivants équivalents, comme si l’on pouvait passer sans cesse du vivant au musée de cire, et du musée de cire au vivant.

Expositions (sélection)

  • 1999 : l’Union centrale des arts décoratifs expose la série des Bodybuilders , qui marque l’apparition de la figure humaine dans l’iconographie de l’artiste. Les corps cabossés et métalliques des bodybuilders témoignent d’une ambivalence toujours à l’œuvre dans le travail de Valérie Belin : les choses et les êtres y sont photographiés comme « au-delà d’eux-mêmes », pour leur puissance à convertir leur image en une forme d’évocation de l’absence
  • 2007 : exposition rétrospective , coproduite par trois grands musées dédiés à la photographie : la fondation Huis Marseille à Amsterdam, la Maison européenne de la photographie à Paris et le musée de l’Élysée à Lausanne.
  • 2008 : Maison européenne de la photographie
  • 2009 : Le Peabody Essex Museum organise sa première exposition personnelle dans un musée Américain.
  • 2011 : œuvre vidéo dans le cadre d’une installation à Rio de Janeiro ; elle y reprend chacune des photographies de sa série Black Eyed Susan sous la forme d’une « image fixe » à laquelle elle superpose un motif vidéographique animé et qu’elle accompagne d’une musique électronique répétitive. Ces motifs perturbants, formant une sorte de « bruit de fond électronique », se surajoutent au motif original, comme pour brouiller plus encore les pistes de lecture, à la manière d’un message publicitaire.
  • 2013 : galerie Edwynn Houk à New York
    • Multimedia Art Museum de Moscou : exposition rétrospective.
  • 2015 : Les images intranquiles, Centre Georges-Pompidou

Galerie

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